2009-06-10

Même la nuit…

Je ne sais pas si c'est que je passe trop de temps sur le japonais ou si c'est juste que ça commence à rentrer mais je suis rendu que je rêve en japonais…

En effet, dans les derniers jours, cela fait deux fois que je me réveille avec des souvenirs assez clairs d'un rêve dans lequel je parlais japonais. La première fois, ce n'était que quelques mots pas nécessairement utilisés de la bonne façon mais la deuxième, je me souviens clairement d'au moins une phrase bien faite.

Je demandais à quelqu'un s'il pleuvait sur une route que je devais emprunter. みち に あめ が ふります か ("Michi ni ame ga furimasu ka", "Est-ce que de la pluie tombe sur la route?")

Ce qui est étrange c'est que ces rêves sont clairement influencés par mon expérience réelle d'usage du japonais. Pas que ce sont des choses que j'ai déjà dites, je n'ai jamais eu à demander s'il pleuvait. Mais j'ai surtout parlé japonais pendant les jeux de rôle en grandeur nature et il n'y avait alors pratiquement personne qui me comprenait. Je rêve donc systématiquement que je parle japonais à quelqu'un qui ne comprend pas…

Il faudrait que je trouve moyen de discuter avec plus de monde en japonais. J'arriverais alors peut-être à rêver des conversations…

Je sais que quand j'étais adolescent et que je commençais à être vraiment à l'aise en anglais, j'ai aussi commencé à rêver en anglais. Je ne me souvenais pas de mes rêves mais je parle en dormant alors ma famille m'a confirmé que je rêvais en anglais. J'assume donc que c'est un bon signe que je rêve en japonais, la langue doit commencer à prendre sa place dans mon subconscient…

2009-05-29

De retour…

Non, je ne suis pas mort même si mon silence récent aurait pu le laisser croire. Dison seulement que j'ai été très monopolisé par ma vie professionnelle et mes loisirs dernièrement.

Ma deuxième session au CCCJM est terminée depuis environ un mois donc je n'ai pas vraiment appris de truc très nouveaux à part de ce que je vois dans mon manga que je continue à lire matin et soir dans le métro.

Par contre, la saison des jeux de rôle grandeur nature est recommencée et j'ai repris mon personnage asiatique. J'ai donc passé la dernière fin de semaine à parler presqu'exclusivement japonais. Je suis d'ailleurs heureux de voir que, grâce à mes cours, je suis bien plus à l'aise que je l'étais l'an passé.

Et puis, une amie rencontrée justement dans ce cours (et qui commente parfois sur ce blog) est venue avec moi et mon groupe. Nous étions donc deux à pouvoir communiquer assez bien en japonais, ce qui ajoute beaucoup.

J'ai d'ailleurs dû pour la première fois utiliser le japonais comme avantage tactique. Nous étions deux assiégés à l'intérieur d'un bâtiment par une troupe plutôt hostile alors que mon amie était cachée dans la forêt à proximité. Je me suis donc exclamé かみこ、まて ください ("Kamiko, mate kudasai", "Kamiko, attend s'il te plaît") puis quelques autres instructions qui nous ont permis d'éviter plus de problèmes. Nos assiégeants n'avaient aucune façon de savoir ce que je disais ni de déduire que je parlais à quelqu'un à l'extérieur. C'est le genre de truc qu'on sait qu'on pourra faire mais c'est quand on en a vraiment besoin et qu'on peut le faire qu'on réalise qu'un langage supplémentaire peut être vraiment pratique.

J'ai aussi eu à me faire comprendre de gens qui ne parlaient pas le japonais. Je commence à être bon pour faire des signes qui expliquent les mots que je dis. Chemin, village, maison, feu, jour, heure et les autres morts du genre sont quand même assez facile à faire comprendre mais quand on tombe dans les concepts plus abstraits, c'est plus compliqué.

J'ai quand même réussi à faire comprendre à une élève de mon personnage ce que je disais quand je parlais de son pouvoir et de sa force qui émanaient de son cœur et se propageait dans son corps. Mais j'ai eu beau me débattre, je n'ai jamais réussi à faire comprendre à un marchand que je voulais qu'il me raconte les traditions de son pays…

J'ai vraiment hâte d'avoir de nouveau la chance de me retaper une fin de semaine en japonais, surtout qu'à deux qui sommes sensiblement au même niveau, les possibilités sont encore plus grandes.

2009-04-16

Au Papier Japonais

Non, ceci n'est pas un article sur la production japonaise de papier. Je délaisse tout de même les considérations purement linguistiques le temps d'un message pour vous parler d'un petit magasin que j'aime bien et qui s'appelle Au Papier Japonais.

C'est à Montréal, près du métro Laurier. On y trouve (quelle surprise) plein de choses relatives au papier japonais. Ceux qui s'intéressent à l'origami y trouveront leur compte. Il y a toutes sortes de magnifiques papiers de tailles prévues pour cet art.

On y donne aussi des cours qui vont de l'encre à la fabrication de livre en passant par la création de cerfs-volants et les images cousues sur washi.

Personnellement, ce qui m'intéresse le plus, ce sont les livres sur la calligraphie, les pinceaux et les livres vides. D'ailleurs, pour ceux d'entre vous qui, comme moi, sont amateurs des jeux de rôle en grandeur nature et qui cherchent parfois des "livres de sort" qui n'ont pas l'air modernes, ils ont des livres avec une couverture en bois ou papier qui son superbe et qui couteront une fraction de ce que coutera un couvre-livre en cuir dans une boutique médiévale. Certains de ces livres ont même des pages faites de papier plus artisanal qui est bien plus approprié que du papier blanc moderne.

La dernière fois que j'y suis allé, je me suis gâté. Je me suis acheté un tableau pour pratiquer mes hiragana, mes katakana et éventuellement mes kanji. Ce panneau est un peu plus grand qu'une feuille 8½ par 11 et vient avec un support et un pinceau. Ce qui est merveilleux, c'est que tous ce que ça prend pour y écrire, c'est de l'eau. Quand on y passe le pinceau mouillé, le revêtement blanc devient transparent exposant le panneau noir derrière.

L'effet visuel est très semblable à celui de l'encre mais tout disparaît quand ça sèche, ce qui ne prend que quelques minutes. On peut donc s'en donner à cœur joie sans se soucier de gaspiller de l'encre ou du papier. Ce n'est pas donné mais c'est vraiment parfait pour pratiquer.

Allez y faire un tour, ils en ont un en démonstration. Vous y trouverez peut-être aussi d'autres trucs qui vous intéresseront.

2009-03-31

Ni ou De

Je reste dans le thème des particules dont on peut facilement confondre l'usage. Comme je l'ai mentionné dans l'article précédent, に (Ni) identifie le complément indirect. Mais c'est une particule qui a vraiment plusieurs usages. Entre autre, il identifie le lieu d'existence.

Qu'est-ce que je veux dire par le lieu d'existence? C'est qu'en japonais, il y a une différence entre le lieu d'existence et le lieu d'action. L'un est identifié par に (Ni) et l'autre pas で (De).

Par lieu d'existence, je veux dire l'endroit où quelqu'un ou quelque chose est. Par exemple うち に います (Uchi ni imasu, Je suis à la maison).

Par lieu d'action, je veux dire l'endroit où quelque chose se produit. Par exemple うち で たべます (Uchi de tabemasu, Je mange à la maison).

Il s'agit encore une fois d'une subtilité qui n'existe ni en français ni en anglais. Il est donc souvent peu intuitif pour nous de savoir s'il faut utiliser に (Ni) ou で (De). Mais la règles, à ce que je sache du moins, est vraiment aussi simple: Si on parle d'une action qui se passe à un endroit, on utilise で (De). Si on parle de quelque chose qui est simplement à un endroit, on utilise に (Ni).

Évidemment, il y a probablement plusieurs verbes qui sont considérés comme produisant des phrases "d'existence" plutôt que des phrases "d'action". J'imagine que je vais les découvrir en faisant des erreurs la première fois.

2009-03-09

Direct ou indirect?

Vous êtes familiers avec le complément d'objet direct et le complément d'objet indirect? Wikipedia les définit comme suit:

Le complément d'objet direct (COD) est un complément du verbe d'action transitif direct employé à la voix active : il subit l'action accomplie par le sujet actif. Exemple : « Un grand soleil d'hiver éclaire la colline » Il se définit par le fait qu'il devient sujet du verbe lors de la transposition à la voix passive : « Le chat mange la souris / la souris est mangée par le chat ».

En français, le complément d'objet indirect (COI) est une fonction, à l'instar du COD. Il suit généralement le verbe, sauf quand il est pronominalisé. Il répond à la question « à qui/quoi », « pour qui/quoi », « de qui/quoi », etc. posée après le verbe. Il complète le verbe indirectement, par l'intermédiaire d'une préposition (à, de, pour, vers, par, en, etc.)

Pour garder le tout simple, (certains diront qu'il est déjà trop tard pour la simplicité) je vais considérer les compléments circonstanciels comme des compléments indirects.

En français, la différence entre un complément direct ou indirect a souvent peu d'impacte mais elle peut en avoir, notamment pour l'accord du participe passé. Je me souviens des trois années que mes professeurs ont passées à essayer de faire entrer ça dans la tête des élèves au secondaire.

En japonais, la différence est un peu plus évidente car on utilise des particules différentes pour marquer les deux. Le complément direct est marqué avec を (Wo) et l'indirect est marqué avec に (Ni). C'est simple, non? Pas toujours.

Le truc, c'est que ce ne sont pas toujours les mêmes cas qui sont directs ou indirects quand on compare les deux langues. Vous direz: "Quoi? Ça n'a pas de sens!" Mais ce n'est pas si étrange que ça. Même qu'on peut voir cette même différence entre le français et l'anglais.

Par exemple, quand je dis "Je regarde la lune", lune est un complément direct. Par contre, dans "I look at the moon", moon est un complément indirect. On a la même situation avec "Je cherche ma montre" et "I'm searching for my watch". C'est fou ce qu'on réalise quand on prend le temps d'analyser un peu.

Dans ces cas-ci, le japonais s'entend avec le français et ce sont des compléments directs. つきを みます (Tsuki wo mimasu, Je regarde la lune). わたしの とけいを さがします (Watashi no tokei wo sagashimasu, Je cherche ma montre).

Par contre, il y a des cas où c'est différent. Par exemple, le verbe あう (au, rencontrer) qui prend un complément indirect. わたしの ともだちに あいます (Watashi no tomodatchi ni aimasu) ou comme dirait mon professeur: "I meet to my friend".

Je ne connais pas encore beaucoup de verbes pour lesquels c'est comme ça mais je suis certain que je vais en voir d'autres plus tard. C'est le genre de chose qu'on ne peut pas vraiment apprendre autrement qu'en étant exposé à la langue le plus possible.

2009-03-05

Encore Wa et Ga

Avant de lire ce message, je vous conseille de lire mon premier message sur Wa ou Ga.

Dans une langue très différente, la façon de dire quelque chose peut être très différente. Ça me rappelle quand on apprenait l'anglais et que plusieurs nous sortaient des "I have hungry" parce qu'ils tentaient de garder la structure de "J'ai faim". Mais évidemment, en japonais, l'écart peut être bien plus grand.

Il y a plusieurs choses qu'on dit avec des verbes en français et en anglais mais qui se disent avec des adjectifs en japonais. Un exemple très commun est quand on dit: "J'aime les pommes".

En japonais, on utiliserait l'adjectif すき ("suki") qui veut dire que ce à quoi il se rapporte est apprécié. Même si ça va avoir un drôle de son, traduisons-le par "appréciable".

On dit donc りんご が すき てす ("ringo ga suki desu") qui se traduirait alors littérairement par "Les pommes sont appréciables". Comme c'est moi qui parle, il est sous-entendu que je parle de moi. C'est donc la façon de dire que j'aime les pommes.

Si on demande à quelqu'un s'il aime les pommes, comme dans la plupart des cas, on a juste à ajouter le か ("ka") à la fin pour transformer la phrase affirmative en question. On obtient donc りんご が すき てす か ("ringo ga suki desu ka") ou "Est-ce que les pommes sont appréciables". Encore une fois il est sous-entendu que c'est appréciable par la personne à qui je pose la question.

C'est quand on veut parler de quelqu'un d'autre qu'on réaliser pourquoi il faut le は ("wa") et le が ("ga") en japonais.

Si je veux dire "Joe aime les pommes", il faut que j'ajoute un thème à la phrase et pour cela, j'utilise は ("wa"). Cela donne ジョ さん は りんご が すき てす ("Jo san wa ringo ga suki desu") qui pourrait être traduit par "En ce qui concerne Joe, les pommes sont appréciables".

Le sujet ne change pas, c'est toujours りんご ("ringo", "pommes") qui est marqué par が ("ga") mais on a ajouté un thème ジョ さん ("Jo san", "Joe") qui, lui, est marqué par は ("wa").

Ce n'est pas le seul cas où cette façon de parler est utilisée. Il y a des adjectifs similaires pour ce qu'on n'aime pas, ce dans quoi on est habile (ou pas) et plusieurs autres trucs.

Je vais certainement vous revenir avec d'autres cas intéressant concernant ces deux particules.

2009-02-24

16000 ¥

Comme je l'ai déjà dit, il y a un bon moment que j'ai terminé mon manga. Depuis, je lis dans mon livre sur les conjugaisons mais comme il n'y a pas de furigana, je ne peux que lire des bouts. J'ai donc décidé d'acheter d'autres livre de la même série que le manga que j'ai déjà lu puisque je les ai tous en français.

J'ai jeté un coup d'œil sur Amazon. Les livres n'y sont pas tous et ceux qui y sont coutent les yeux de la tête. Ça peut aller jusqu'à 30$ US le livre et il y en a 14!

Je prends donc une chance et je tape amazon.jp. Grosse surprise, Amazon Japon est en Japonais. Évidemment, il y a un lien "In English"… qui traduit presque 40% du site mais pas le reste. Bon ben pour une fois que ça va m'être concrètement utile de savoir lire un peu de Japonais, je me lance.

C'est certain que le katakana est très pratique puisque presque tous les termes techniques viennent de l'anglais: サインイン ("Sainin" ou "Sing-in"), Eメールアドレス ("E meeru adoresu" ou "Email address"), パスワード ("Pasuwaado" ou "Password"), ここをクリックしてください ("Koko wo kurikku shite kudasai" ou "Please click here"), etc.

Par contre, il y a beaucoup de kanji que je ne connais pas alors c'est un peu perdant. Je finis quand même par trouver tous les livres. Je passe les commentaires d'un consommateur au travers d'un traducteur juste pour m'assurer que je suis bien en train d'acheter les bons livres et il semble que oui.

Je sais que les frais de port seront globalement plus bas si je commande tout d'un coup alors je les mets tous dans mon panier, je rentre mon adresse et je demande le total: 16003 ¥ soit à peu près 220$ Can. Ce n'est pas si pire que ça. Ça reste vraiment moins cher qu'ici.

Le pire, c'est que le prix était en fait à l'entour de 7900 ¥. Le reste vient des frais de port. Je paye plus de 100% de frais et c'est quand même économique. Imaginez à quel point les mangas sont moins cher là-bas. Remarquez que le sirop d'érable est probablement pas mal plus cher qu'ici…

Je suis donc à l'écran de confirmation et j'hésite à cliquer sur le bouton. C'est juste inquiétant de mettre un chiffre comme 16000 sur ma carte de crédit même si je sais pertinemment que c'est loin d'être 16000$. Je finis par me convaincre et je passe la commande.

Il s'avère que je ne m'étais pas trompé, c'est 220$ qui sont chargés à ma carte. Les douanes m'ont quand même ajouté près de 20$ à tout ça mais je m'y attendais. D'après la compagnie de livraison, je devrais recevoir ça demain.

J'ai hâte de voir les livres et encore plus de pouvoir me remettre vraiment à la lecture.